L’obésité en France : un coût de 12,7 Mds€ en 2024 et potentiellement 15,4 Mds€ en 2030
L’obésité en France : un coût de 12,7 Mds€ en 2024 et potentiellement 15,4 Mds€ en 2030
D’après les estimations d’Asterès, l’obésité serait reponsable en 2024 de plus de 7 milllions de cas de pathologies, traitements et épisodes de soins en France, ainsi que plus de 68 000 décès, induisant un coût pour la collectivité de 12,7 Mds€. Le coût de l’obésité a progressé en moyenne de 4,5% par an entre 2020 et 2024, sous l’effet de la hausse du nombre de patient et le hausse des coûts, et pourrait atteindre 15,4 Mds€ en 2030 si des dispositions plus importantes ne sont pas prises pour inverser la tendance.
Complications : l’obésité est reponsable de plus de 7 millions de cas de pathologies et 68 000 décès en 2024
L’obésité serait responsable en 2024 de plus de 7,2 millions cas de pathologies, traitements et épisodes de soins, et 68 000 décès, d’après les prévisions d’Asterès. L’obésité se définit comme une accumulation excessive de tissu adipeux, néfaste pour la santé de l’individu, et touche 18,1% de la population française adulte, soit plus de 9,5 millions de personnes. L’obésité est associée à de nombreuses autres pathologies ou événements de santé indésirables appelés « complications ou comorbidités de l’obésité », parfois à l’origine de décès. Ces complications sont évitables en réduisant la prévalence de l’obésité. Asterès a estimé le nombre de cas et décès attribuables à l’obésité à l’aide de la notion épidémiologique du « risque attribuable à la population »1. D’après les calculs d’Asterès, l’obésité est reponsable en France chaque année de près de 2 millions de cas de maladies cardio-neurovasculaires, 2 millions de cas d’affections ostéoarticulaires et musculaires, 2 millions de cas de maladies métaboliques, près de 900 000 cas de maladies respiratoires, 180 000 cas de cancers et 330 000 autres maladies. Les maladies cardio-neurovasculaires causées par l’obésité seront responsables en 2024, d’après les prévisions d’Asterès, d’environ 33 200 décès, le diabète de 25 800 décès, les cancers de 8 900 décès et l’asthme d’une centaine de décès.
Coût : l’obésité représente un fardeau socio-économique de 12,7 Mds€ en 2024, supporté majoritairement par l’Assurance maladie
La prise en charge de l’obésité et de ses complications devrait coûter en 2024 pour l’Assurance maladie, les organismes complémentaires et les entreprises, 12,7 Mds€, soit 1 291€ en moyenne par patient, d’après les prévisions d’Asterès. Ce coût englobe le coût des hospitalisations pour prise en charge de l’obésité (2%), notamment la chirurgie bariatrique, et le coût des complications de l’obésité (98%). Cette estimation est conservatrice comparée aux estimations de la littérature et reflète le choix d’Asterès de ne chiffrer que les coûts effectivement évitables, c’est-à-dire les dépenses de santé qui seraient économisées (coût médical) et la production nette supplémentaire qui serait réalisée (coût socio-économique) si l’obésité était éradiquée de la population. Asterès ne comptabilise pas les coûts intangibles, ni le reste à charge, et se limite aux coûts de friction de l’absentéisme (arrêts de travail) et aux coûts de friction cumulés des décès concernant le coût socio-économique. Ce coût évitable de l’obésité est réparti entre l’Assurance maladie (80%), les OCAM (12%) et les entreprises (8%). Notons qu’il s’agit d’un coût prévisionnel car les données sur le coût et les effectifs des pathologies en 2024 ne sont pas encore disponibles et ont été estimées par Asterès.
* Le coût pour l’Assurance maladie devrait s’élever à 10,2 Mds€ en 2024, soit environ 5% de l’ensemble des dépenses remboursées par l’Assurance maladie. Ce coût a été obtenu en multipliant le coût moyen de chaque complication ou traitement de l’obésité (soins hospitaliers et soins de ville) par le nombre de cas attribuables à l’obésité. Les trois complications les plus coûteuses pour l’Assurance maladie sont le diabète (38% du coût), les maladies cardio-neurovasculaires, (27%) et les cancers (13%).
* Le coût pour les OCAM devrait s’élever à 1,5 Md€ en 2024. Ce coût a été estimé à partir du coût pour l’Assurance maladie (hors dépenses ALD) en appliquant, pour chaque type de soin, le taux de prise en charge par l’assurance maladie complémentaire, en ville et à l’hôpital. Les trois complications les plus coûteuses pour les OCAM sont l’hypertension (21% du coût), la lombalgie (18%) et le syndrome d’apnées du sommeil (14%).
* Le coût pour les entreprises devrait s’élever à 1,0 Md€ en 2024. Les pertes nettes de production induites par les arrêts de travail représASTERES – NOVO NORDISK – Coût de l’obésité en 2024 – 15112024ntent 60% du coût et les pertes nettes de production induites par les décès 40%. Ces coûts prennent en compte la compensation d’une partie de l’activité par les collègues en cas d’absence (à hauteur de 56% en moyenne selon une revue de littérature menée par Asterès2), et la possibilité pour une économie de s’adapter à long-terme au décès d’un actif (par la formation, l’innovation technologique ou l’immigration), conduisant à des estimations plutôt conservatrices. Les trois complications les plus coûteuses pour les entreprises sont le diabète (25% du coût), les lombalgies (15%) et les cancers (11%).
Evolution et projection : un coût en forte progression qui pourrait atteindre plus de 15 Mds€ en 2030, si rien n’est fait
Le coût de l’obésité a progressé de 2 Mds€ entre 2020 et 2024, sous l’effet de la hausse des coûts de traitement et de la dynamique de l’épidémie, et pourrait atteindre 15,4 Mds€ en 2030 si rien n’est fait. Dans la première version de cette étude, Asterès avait estimé le coût de l’obésité en France pour l’année 2020 à 10,7 Mds€ (estimation révisée pour prendre en compte la population des DROM-COM). Depuis, le coût de l’obésité en France a progressé de 4,5% par an en moyenne sous l’effet de deux facteurs principaux : le nombre de patients en situation d’obésité (croissance démographique et taux d’obésité) et le coût moyen des complications de l’obésité (hausse exceptionnelle entre 2020 et 2022). La baisse du nombre de complication par patient, qui pourrait s’expliquer par une baisse de l’âge moyen de la population en situation d’obésité, est venue tempérer l’effet des facteurs de hausse. D’après les projections d’Asterès, la croissance du coût de l’obésité devrait ralentir à partir de 2024 pour s’établir à 3,2% par an en moyenne, notamment en raison du ralentissement de la croissance démographique et du retour à une croissance des coûts de santé « normale ». Notons que ces résultats ne doivent pas être interprétés comme une prévision du coût l’obésité en 2030, mais plutôt comme l’exploration d’un scénario parmi plusieurs possibles, où les tendances structurelles des dix à quinze dernières années se prolongeraient. L’arrivée d’éventuels traitements de rupture qui pourraient influencer à la hausse ou à la baisse les coûts de traitements n’a par exemple pas été prise en compte, de même que les effets potentiels des efforts collectifs consentis pour résorber l’épidémie.
D’après les estimations d’Asterès, l’obésité serait reponsable en 2024 de plus de 7 milllions de cas de pathologies, traitements et épisodes de soins en France, ainsi que plus de 68 000 décès, induisant un coût pour la collectivité de 12,7 Mds€. Le coût de l’obésité a progressé en moyenne de 4,5% par an entre 2020 et 2024, sous l’effet de la hausse du nombre de patient et le hausse des coûts, et pourrait atteindre 15,4 Mds€ en 2030 si des dispositions plus importantes ne sont pas prises pour inverser la tendance.
Complications : l’obésité est reponsable de plus de 7 millions de cas de pathologies et 68 000 décès en 2024
L’obésité serait responsable en 2024 de plus de 7,2 millions cas de pathologies, traitements et épisodes de soins, et 68 000 décès, d’après les prévisions d’Asterès. L’obésité se définit comme une accumulation excessive de tissu adipeux, néfaste pour la santé de l’individu, et touche 18,1% de la population française adulte, soit plus de 9,5 millions de personnes. L’obésité est associée à de nombreuses autres pathologies ou événements de santé indésirables appelés « complications ou comorbidités de l’obésité », parfois à l’origine de décès. Ces complications sont évitables en réduisant la prévalence de l’obésité. Asterès a estimé le nombre de cas et décès attribuables à l’obésité à l’aide de la notion épidémiologique du « risque attribuable à la population »1. D’après les calculs d’Asterès, l’obésité est reponsable en France chaque année de près de 2 millions de cas de maladies cardio-neurovasculaires, 2 millions de cas d’affections ostéoarticulaires et musculaires, 2 millions de cas de maladies métaboliques, près de 900 000 cas de maladies respiratoires, 180 000 cas de cancers et 330 000 autres maladies. Les maladies cardio-neurovasculaires causées par l’obésité seront responsables en 2024, d’après les prévisions d’Asterès, d’environ 33 200 décès, le diabète de 25 800 décès, les cancers de 8 900 décès et l’asthme d’une centaine de décès.
Coût : l’obésité représente un fardeau socio-économique de 12,7 Mds€ en 2024, supporté majoritairement par l’Assurance maladie
La prise en charge de l’obésité et de ses complications devrait coûter en 2024 pour l’Assurance maladie, les organismes complémentaires et les entreprises, 12,7 Mds€, soit 1 291€ en moyenne par patient, d’après les prévisions d’Asterès. Ce coût englobe le coût des hospitalisations pour prise en charge de l’obésité (2%), notamment la chirurgie bariatrique, et le coût des complications de l’obésité (98%). Cette estimation est conservatrice comparée aux estimations de la littérature et reflète le choix d’Asterès de ne chiffrer que les coûts effectivement évitables, c’est-à-dire les dépenses de santé qui seraient économisées (coût médical) et la production nette supplémentaire qui serait réalisée (coût socio-économique) si l’obésité était éradiquée de la population. Asterès ne comptabilise pas les coûts intangibles, ni le reste à charge, et se limite aux coûts de friction de l’absentéisme (arrêts de travail) et aux coûts de friction cumulés des décès concernant le coût socio-économique. Ce coût évitable de l’obésité est réparti entre l’Assurance maladie (80%), les OCAM (12%) et les entreprises (8%). Notons qu’il s’agit d’un coût prévisionnel car les données sur le coût et les effectifs des pathologies en 2024 ne sont pas encore disponibles et ont été estimées par Asterès.
* Le coût pour l’Assurance maladie devrait s’élever à 10,2 Mds€ en 2024, soit environ 5% de l’ensemble des dépenses remboursées par l’Assurance maladie. Ce coût a été obtenu en multipliant le coût moyen de chaque complication ou traitement de l’obésité (soins hospitaliers et soins de ville) par le nombre de cas attribuables à l’obésité. Les trois complications les plus coûteuses pour l’Assurance maladie sont le diabète (38% du coût), les maladies cardio-neurovasculaires, (27%) et les cancers (13%).
* Le coût pour les OCAM devrait s’élever à 1,5 Md€ en 2024. Ce coût a été estimé à partir du coût pour l’Assurance maladie (hors dépenses ALD) en appliquant, pour chaque type de soin, le taux de prise en charge par l’assurance maladie complémentaire, en ville et à l’hôpital. Les trois complications les plus coûteuses pour les OCAM sont l’hypertension (21% du coût), la lombalgie (18%) et le syndrome d’apnées du sommeil (14%).
* Le coût pour les entreprises devrait s’élever à 1,0 Md€ en 2024. Les pertes nettes de production induites par les arrêts de travail représASTERES – NOVO NORDISK – Coût de l’obésité en 2024 – 15112024ntent 60% du coût et les pertes nettes de production induites par les décès 40%. Ces coûts prennent en compte la compensation d’une partie de l’activité par les collègues en cas d’absence (à hauteur de 56% en moyenne selon une revue de littérature menée par Asterès2), et la possibilité pour une économie de s’adapter à long-terme au décès d’un actif (par la formation, l’innovation technologique ou l’immigration), conduisant à des estimations plutôt conservatrices. Les trois complications les plus coûteuses pour les entreprises sont le diabète (25% du coût), les lombalgies (15%) et les cancers (11%).
Evolution et projection : un coût en forte progression qui pourrait atteindre plus de 15 Mds€ en 2030, si rien n’est fait
Le coût de l’obésité a progressé de 2 Mds€ entre 2020 et 2024, sous l’effet de la hausse des coûts de traitement et de la dynamique de l’épidémie, et pourrait atteindre 15,4 Mds€ en 2030 si rien n’est fait. Dans la première version de cette étude, Asterès avait estimé le coût de l’obésité en France pour l’année 2020 à 10,7 Mds€ (estimation révisée pour prendre en compte la population des DROM-COM). Depuis, le coût de l’obésité en France a progressé de 4,5% par an en moyenne sous l’effet de deux facteurs principaux : le nombre de patients en situation d’obésité (croissance démographique et taux d’obésité) et le coût moyen des complications de l’obésité (hausse exceptionnelle entre 2020 et 2022). La baisse du nombre de complication par patient, qui pourrait s’expliquer par une baisse de l’âge moyen de la population en situation d’obésité, est venue tempérer l’effet des facteurs de hausse. D’après les projections d’Asterès, la croissance du coût de l’obésité devrait ralentir à partir de 2024 pour s’établir à 3,2% par an en moyenne, notamment en raison du ralentissement de la croissance démographique et du retour à une croissance des coûts de santé « normale ». Notons que ces résultats ne doivent pas être interprétés comme une prévision du coût l’obésité en 2030, mais plutôt comme l’exploration d’un scénario parmi plusieurs possibles, où les tendances structurelles des dix à quinze dernières années se prolongeraient. L’arrivée d’éventuels traitements de rupture qui pourraient influencer à la hausse ou à la baisse les coûts de traitements n’a par exemple pas été prise en compte, de même que les effets potentiels des efforts collectifs consentis pour résorber l’épidémie.