L’artiste et le producteur à l’épreuve des mutations technologiques
SPEDIDAM
Depuis les années 2000, l’essor des nouvelles technologies et d’Internet introduit un choc technologique majeur dans le monde musical. La baisse des coûts d’enregistrement et l’essor des réseaux de partage (légaux ou non) permettent aux artistes de créer leur univers et de se révéler auprès du public avant l’enregistrement d’un CD. Le risque porté par le producteur se réduit : il n’investit plus seulement sur un potentiel mais déjà sur un style et une base de fans (même réduite). La création de valeur se déplace vers l’artiste alors que le rôle du producteur se concentre sur la promotion et la diffusion plutôt que sur l’enregistrement et la création. La collaboration entre artiste et producteur reste un aspect clef de la réussite musicale mais la valeur créée par l’artiste est accentuée par l’affaiblissement du rôle tenu par l’enregistrement et par la relation plus directement entretenue avec le public (sur Internet et avec le renforcement du rôle de la scène).
Les « rapports de production » évoluent en conséquence : le contrat de licence (où le producteur est en charge de la promotion et la commercialisation du titre) devient plus courant, au dépend du contrat d’artiste (où le producteur finance aussi l’enregistrement et possède l’exclusivité des droits). Théoriquement, le déplacement de la création de valeur et la modification des rapports de production devrait entraîner un nouveau partage de la valeur ajoutée, au bénéfice de l’artiste. Force est de constater que le débat sur les chiffres n’est pas tranché. Alors que l’innovation a entraîné une phase de destruction incarnée par la chute des ventes de CD (-45% depuis 2007), la phase créative (le téléchargement sur Internet) tarde à entrer dans une logique marchande : de l’activité a bien été créée mais les acteurs peinent à récupérer les fruits de leur travail.
Internet est une opportunité pour l’ensemble des artistes : les phénomènes de révélations rapides créent un ascenseur social permanent et la faiblesse des coûts de diffusion et de stockage permettent un élargissement du catalogue en ligne. Pourtant ces perspectives sont limitées par deux aspects clefs de l’économie sur Internet : l’oligopole (voire le monopole) des plateformes de diffusion et la question du respect des droits (notamment de propriété). Dans ce cadre, l’action du législateur (la « superstructure » dans les termes marxistes) se doit de suivre l’évolution des acteurs économiques (« l’infrastructure ») pour encadrer ces nouveautés et permettre le juste partage de la valeur créée. La musique se positionne ici comme précurseur et le cadre législatif musical est une prémisse de la régulation de la nouvelle économie.
Le cabinet Asterès a été mandaté par la SPEDIDAM pour réaliser cette étude.
Depuis les années 2000, l’essor des nouvelles technologies et d’Internet introduit un choc technologique majeur dans le monde musical. La baisse des coûts d’enregistrement et l’essor des réseaux de partage (légaux ou non) permettent aux artistes de créer leur univers et de se révéler auprès du public avant l’enregistrement d’un CD. Le risque porté par le producteur se réduit : il n’investit plus seulement sur un potentiel mais déjà sur un style et une base de fans (même réduite). La création de valeur se déplace vers l’artiste alors que le rôle du producteur se concentre sur la promotion et la diffusion plutôt que sur l’enregistrement et la création. La collaboration entre artiste et producteur reste un aspect clef de la réussite musicale mais la valeur créée par l’artiste est accentuée par l’affaiblissement du rôle tenu par l’enregistrement et par la relation plus directement entretenue avec le public (sur Internet et avec le renforcement du rôle de la scène).
Les « rapports de production » évoluent en conséquence : le contrat de licence (où le producteur est en charge de la promotion et la commercialisation du titre) devient plus courant, au dépend du contrat d’artiste (où le producteur finance aussi l’enregistrement et possède l’exclusivité des droits). Théoriquement, le déplacement de la création de valeur et la modification des rapports de production devrait entraîner un nouveau partage de la valeur ajoutée, au bénéfice de l’artiste. Force est de constater que le débat sur les chiffres n’est pas tranché. Alors que l’innovation a entraîné une phase de destruction incarnée par la chute des ventes de CD (-45% depuis 2007), la phase créative (le téléchargement sur Internet) tarde à entrer dans une logique marchande : de l’activité a bien été créée mais les acteurs peinent à récupérer les fruits de leur travail.
Internet est une opportunité pour l’ensemble des artistes : les phénomènes de révélations rapides créent un ascenseur social permanent et la faiblesse des coûts de diffusion et de stockage permettent un élargissement du catalogue en ligne. Pourtant ces perspectives sont limitées par deux aspects clefs de l’économie sur Internet : l’oligopole (voire le monopole) des plateformes de diffusion et la question du respect des droits (notamment de propriété). Dans ce cadre, l’action du législateur (la « superstructure » dans les termes marxistes) se doit de suivre l’évolution des acteurs économiques (« l’infrastructure ») pour encadrer ces nouveautés et permettre le juste partage de la valeur créée. La musique se positionne ici comme précurseur et le cadre législatif musical est une prémisse de la régulation de la nouvelle économie.
Le cabinet Asterès a été mandaté par la SPEDIDAM pour réaliser cette étude.