La chirurgie robot-assistée : une innovation qui profite au patient, au chirurgien et peut générer des économies
La chirurgie robot-assistée : une innovation qui profite au patient, au chirurgien et peut générer des économies
En l’espace de deux décennies, la chirurgie robot-assistée s’est imposée comme la méthode privilégiée pour la réalisation des prostatectomies totales en France. La prostatectomie totale (PT) est le traitement de référence des cancers de la prostate localisés à risque faible ou intermédiaire. Une prostatectomie totale peut être réalisée par chirurgie ouverte (la voie « traditionnelle » qui consiste à réaliser une incision conséquente dans l’abdomen), par chirurgie coelioscopique (une méthode mini- invasive qui consiste à glisser les instruments chirurgicaux et une caméra dans l’abdomen du patient au travers de plusieurs discrètes incisions) ou par chirurgie robot-assistée (une chirurgie coelioscopique réalisée avec l’assistance d’un robot). La chirurgie robot-assitée est devenue, en l’espace de deux décennies, la technique la plus courante pour la réalisation des prostatectomies totales en France : aujourd’hui, 56% des PT sont réalisées par chirurgie robot-assistée. Asterès estime que, depuis son arrivée, la chirurgie robot-assistée s’est substituée pour 56% à la chirurgie ouverte et pour 44% à la chirurgie coelioscopique. La chirurgie robot-assistée est une technologie prometteuse : à mesure que les fabricants innovent, la chirurgie va devenir de plus en plus précise et les effets-secondaires pour les patients de plus en plus minimes.
La chirurgie robot-assistée est bénéfique pour le patient et pour le chirurgien
La chirurgie robot-assistée comporte des avantages cliniques et ergonomiques comparée à la chirurgie ouverte et à la chirurgie coelioscopique. Asterès a conduit une revue de littérature académique internationale visant à évaluer l’impact de la chirurgie robot-assistée sur le parcours de soins du patient et la santé des chirurgiens. La chirurgie robot-assistée apparaît supérieure aux deux autres techniques sur tous les plans :
- – La chirurgie robot-assistée allège le parcours de soins du patient de manière sigfnificative comparée à la chirurgie ouverte et de manière plus modeste comparée à la chirurgie coelioscopique. Avec un temps d’opération plus long, la chirurgie robot-assistée réduit significativement la durée de séjour (-3,1 jours en moyenne en France, hors complications) et les risques de complications (-7 points de pourcentage en France) et de réintervention (-4 points selon une étude allemande) comparée à la chirurgie ouverte. Comparée à la coelioscopie conventionnelle, la chirurgie robot-assistée réduit aussi, dans une moindre mesure, la durée de séjour (-1,3 jour) et les risques de complications (-2 points) et de réintervention (-1 point). En France, l’allègement du parcours de soins permet un retour au travail plus rapide comparé à la chirurgie ouverte. Aucune donnée n’est disponible pour la comparaison avec la coelioscopie.
- – La chirurgie robot-assistée réduit significativement l’inconfort et les problèmes de santé résultant de la pratique de la chirurgie, chez les chirurgiens. Les douleurs pendant et après une intervention robot-assistée sont deux fois plus rares et deux fois moins intenses que les douleurs pendant et après une intervention par chirurgie ouverte ou coelioscopique. Les blessures induites par la chirurgie robot-assistée sont deux fois plus rares que les blessures induites par la chirurgie ouverte et trois fois plus rares que les blessures induites par la coelioscopie. Les publications passées en revue sont unanimes sur les bénéfices ergonomiques de la chirurgie robot-assistée.
Les prostatectomies totales ont engendré un surcout de 0,4 M€ en 2021
La substitution de la chirurgie robot-assistée à la chirurgie ouverte et à la coelioscopie a entrainé un surcoût net de 0,4 M€ en 2021 d’après les calculs d’Asterès, soit 34€ par prostatectomie. Ce coût net résulte de la différence entre le coût des robots et les économies réalisées grâce à la réduction de la durée de séjour, des jours d’arrêts de travail, des taux de complications et de taux de réinterventions. Une des limites de cette étude est que les soins de ville conséquents aux complications n’ont pu être pris en compte, faute de données. Le coût des prostatectomies se limite donc au coût hospitalier et aux arrêts de travail :
- – Le coût des robots s’élève à 7,7 M€ en 2021, soit 659€ par prostatectomie. Ce coût a été calculé sur la base d’un volume de 171 opérations par an (moyenne nationale), d’une proportion des prostatectomies dans le total des procédures réalisées par chaque robot qui s’élève à 35% (moyenne nationale) et d’une durée d’amortissement de 7 ans. Étant donné que ce chiffre repose sur des moyennes, les résultats présentés ne rendent pas compte des disparités qui existent entre les hôpitaux. En réalité, certains centres hospitaliers réalisent déjà des économies grâce à la chirurgie robot-assistée en raison d’un volume d’opérations plus important que la moyenne et/ou d’une durée de vie du robot supérieure à la durée d’amortissement.
- – Les économies générées sur les dépenses variables s’élèvent à 7,3 M€, soit 626€ par prostatectomie. Dans le détail, 5,1 M€ d’économies ont été générées par substitution à la chirurgie ouverte, soit 783€ par prostatectomie, et 2,2 M€ par substitution à la coelioscopie, soit 427€ par prostatectomie. Ces économies résultent directement de l’amélioration desrésultats péri-opératoires, c’est-à-dire la réduction de la durée de séjour, du taux de complication, du taux de réintervention et des jours d’arrêts maladie. Par conséquent, ces économies profitent principalement aux hôpitaux (88% en moyenne) et dans une moindre mesure aux entreprises (6%), à l’Assurance maladie (4%) et aux patients (2%). L’impact économique de la réduction des douleurs et des blessures induites par la pratique de la chirurgie s’est avéré négligeable pour le chirurgien. Le confort que le robot confère aux chirurgiens n’a pas été valorisé économiquement dans cette étude.
La chirurgie robot-assistée pourrait générer des économies pour le système de soins et la société, à certaines conditions
Si la durée de vie des robots est supérieure à la durée d’amortissement (7 ans), alors la chirurgie robot-assistée constitue un investissement rentable pour le système de soins1. Les hôpitaux peuvent agir sur trois paramètres pour améliorer la rentabilité du robot : le volume d’opérations, la durée de vie et l’organisation des soins et des équipes. Pour les hôpitaux les plus performants, la chirurgie robot- assistée pourrait engendrer jusqu’à 1 413€ d’économie par prostatectomie (durée de vie de 20 ans, 600 opérations par an et réorganisation des soins et des équipes). À l’inverse, les hôpitaux les moins performants seront exposés à un surcoût pouvant atteindre 3 013€ par prostatectomie (durée de vie de 10 ans, volume de 25 opérations par an et pas de réorganisation). Selon l’organisation du service et la durée de vie du robot (10 ou 20 ans), le seuil de rentabilité de la chirurgie robot-assistée varie entre 43 et 146 opérations par an (toutes procédures confondues). Maximiser la durée de vie du robot implique cependant que les hôpitaux se privent des innovations réalisées dans le domaine pendant toute la durée de vie du robot. De même, maximiser le volume d’opérations en concentrant les interventions robot- assistées au sein de centres régionaux implique de demander aux patients de parcourir une distance plus longue pour accéder aux soins.
En l’espace de deux décennies, la chirurgie robot-assistée s’est imposée comme la méthode privilégiée pour la réalisation des prostatectomies totales en France. La prostatectomie totale (PT) est le traitement de référence des cancers de la prostate localisés à risque faible ou intermédiaire. Une prostatectomie totale peut être réalisée par chirurgie ouverte (la voie « traditionnelle » qui consiste à réaliser une incision conséquente dans l’abdomen), par chirurgie coelioscopique (une méthode mini- invasive qui consiste à glisser les instruments chirurgicaux et une caméra dans l’abdomen du patient au travers de plusieurs discrètes incisions) ou par chirurgie robot-assistée (une chirurgie coelioscopique réalisée avec l’assistance d’un robot). La chirurgie robot-assitée est devenue, en l’espace de deux décennies, la technique la plus courante pour la réalisation des prostatectomies totales en France : aujourd’hui, 56% des PT sont réalisées par chirurgie robot-assistée. Asterès estime que, depuis son arrivée, la chirurgie robot-assistée s’est substituée pour 56% à la chirurgie ouverte et pour 44% à la chirurgie coelioscopique. La chirurgie robot-assistée est une technologie prometteuse : à mesure que les fabricants innovent, la chirurgie va devenir de plus en plus précise et les effets-secondaires pour les patients de plus en plus minimes.
La chirurgie robot-assistée est bénéfique pour le patient et pour le chirurgien
La chirurgie robot-assistée comporte des avantages cliniques et ergonomiques comparée à la chirurgie ouverte et à la chirurgie coelioscopique. Asterès a conduit une revue de littérature académique internationale visant à évaluer l’impact de la chirurgie robot-assistée sur le parcours de soins du patient et la santé des chirurgiens. La chirurgie robot-assistée apparaît supérieure aux deux autres techniques sur tous les plans :
- – La chirurgie robot-assistée allège le parcours de soins du patient de manière sigfnificative comparée à la chirurgie ouverte et de manière plus modeste comparée à la chirurgie coelioscopique. Avec un temps d’opération plus long, la chirurgie robot-assistée réduit significativement la durée de séjour (-3,1 jours en moyenne en France, hors complications) et les risques de complications (-7 points de pourcentage en France) et de réintervention (-4 points selon une étude allemande) comparée à la chirurgie ouverte. Comparée à la coelioscopie conventionnelle, la chirurgie robot-assistée réduit aussi, dans une moindre mesure, la durée de séjour (-1,3 jour) et les risques de complications (-2 points) et de réintervention (-1 point). En France, l’allègement du parcours de soins permet un retour au travail plus rapide comparé à la chirurgie ouverte. Aucune donnée n’est disponible pour la comparaison avec la coelioscopie.
- – La chirurgie robot-assistée réduit significativement l’inconfort et les problèmes de santé résultant de la pratique de la chirurgie, chez les chirurgiens. Les douleurs pendant et après une intervention robot-assistée sont deux fois plus rares et deux fois moins intenses que les douleurs pendant et après une intervention par chirurgie ouverte ou coelioscopique. Les blessures induites par la chirurgie robot-assistée sont deux fois plus rares que les blessures induites par la chirurgie ouverte et trois fois plus rares que les blessures induites par la coelioscopie. Les publications passées en revue sont unanimes sur les bénéfices ergonomiques de la chirurgie robot-assistée.
Les prostatectomies totales ont engendré un surcout de 0,4 M€ en 2021
La substitution de la chirurgie robot-assistée à la chirurgie ouverte et à la coelioscopie a entrainé un surcoût net de 0,4 M€ en 2021 d’après les calculs d’Asterès, soit 34€ par prostatectomie. Ce coût net résulte de la différence entre le coût des robots et les économies réalisées grâce à la réduction de la durée de séjour, des jours d’arrêts de travail, des taux de complications et de taux de réinterventions. Une des limites de cette étude est que les soins de ville conséquents aux complications n’ont pu être pris en compte, faute de données. Le coût des prostatectomies se limite donc au coût hospitalier et aux arrêts de travail :
- – Le coût des robots s’élève à 7,7 M€ en 2021, soit 659€ par prostatectomie. Ce coût a été calculé sur la base d’un volume de 171 opérations par an (moyenne nationale), d’une proportion des prostatectomies dans le total des procédures réalisées par chaque robot qui s’élève à 35% (moyenne nationale) et d’une durée d’amortissement de 7 ans. Étant donné que ce chiffre repose sur des moyennes, les résultats présentés ne rendent pas compte des disparités qui existent entre les hôpitaux. En réalité, certains centres hospitaliers réalisent déjà des économies grâce à la chirurgie robot-assistée en raison d’un volume d’opérations plus important que la moyenne et/ou d’une durée de vie du robot supérieure à la durée d’amortissement.
- – Les économies générées sur les dépenses variables s’élèvent à 7,3 M€, soit 626€ par prostatectomie. Dans le détail, 5,1 M€ d’économies ont été générées par substitution à la chirurgie ouverte, soit 783€ par prostatectomie, et 2,2 M€ par substitution à la coelioscopie, soit 427€ par prostatectomie. Ces économies résultent directement de l’amélioration desrésultats péri-opératoires, c’est-à-dire la réduction de la durée de séjour, du taux de complication, du taux de réintervention et des jours d’arrêts maladie. Par conséquent, ces économies profitent principalement aux hôpitaux (88% en moyenne) et dans une moindre mesure aux entreprises (6%), à l’Assurance maladie (4%) et aux patients (2%). L’impact économique de la réduction des douleurs et des blessures induites par la pratique de la chirurgie s’est avéré négligeable pour le chirurgien. Le confort que le robot confère aux chirurgiens n’a pas été valorisé économiquement dans cette étude.
La chirurgie robot-assistée pourrait générer des économies pour le système de soins et la société, à certaines conditions
Si la durée de vie des robots est supérieure à la durée d’amortissement (7 ans), alors la chirurgie robot-assistée constitue un investissement rentable pour le système de soins1. Les hôpitaux peuvent agir sur trois paramètres pour améliorer la rentabilité du robot : le volume d’opérations, la durée de vie et l’organisation des soins et des équipes. Pour les hôpitaux les plus performants, la chirurgie robot- assistée pourrait engendrer jusqu’à 1 413€ d’économie par prostatectomie (durée de vie de 20 ans, 600 opérations par an et réorganisation des soins et des équipes). À l’inverse, les hôpitaux les moins performants seront exposés à un surcoût pouvant atteindre 3 013€ par prostatectomie (durée de vie de 10 ans, volume de 25 opérations par an et pas de réorganisation). Selon l’organisation du service et la durée de vie du robot (10 ou 20 ans), le seuil de rentabilité de la chirurgie robot-assistée varie entre 43 et 146 opérations par an (toutes procédures confondues). Maximiser la durée de vie du robot implique cependant que les hôpitaux se privent des innovations réalisées dans le domaine pendant toute la durée de vie du robot. De même, maximiser le volume d’opérations en concentrant les interventions robot- assistées au sein de centres régionaux implique de demander aux patients de parcourir une distance plus longue pour accéder aux soins.