La dépendance technologique aux softwares & cloud services américains : une estimation des conséquences économiques en Europe

La dépendance technologique aux softwares & cloud services américains : une estimation des conséquences économiques en Europe
La présente étude vise à quantifier l’impact économique des achats de services de cloud et de
logiciels des entreprises européennes aux États-Unis. L’avance prise par les États-Unis dans le
domaine du numérique implique que les entreprises européennes achètent de grandes quantités de
services de cloud- logiciel aux États-Unis. La présente étude vise d’une part à estimer les montants
concernés et d’autre part à analyser leurs impacts économiques tant aux États-Unis que dans l’Union
européenne. Sur ce sujet très spécifique, où les données macro-économiques sont rares et parcellaires,
Asterès a eu recours à des entretiens dont les conclusions ont été mises à l’épreuve en les comparant à la
taille du marché du cloud-logiciel à l’échelle européenne et mondiale.
Asterès estime que les achats annuels de services de cloud-logiciel des entreprises de l’Union
européenne qui bénéficient à l’économie américaine s’élèvent à 264 milliards d’euros. Les données
qui devraient théoriquement être mobilisées sont soit des données commerciales (importations de
services informatiques) soit des données financières issues des revenus d’investissements directs
étrangers (ou IDE, dans le cas où ces services sont produits localement par des filiales américaines et
leurs profits rapatriés ensuite dans le pays d’origine). Cependant, les données commerciales sont
difficiles à utiliser, notamment du fait du poids écrasant de l’Irlande dans les flux, et les données de profits
d’IDE sont trop imprécises et parcellaires pour être utilisables. Asterès a donc eu recours à des entretiens
avec six Chiefs Information Officers (CIO) de grandes entreprises pour estimer leurs dépenses de
services de cloud-logiciel (environ 2,2 % du chiffre d’affaires), la part adressée à des entreprises
américaines (83 %) et la part de la valeur créée sur le territoire américain (80 %). Le montant obtenu par
la méthode des entretiens est conforté par la taille du marché européen du secteur du cloud-logiciel.
Le poids des États-Unis dans les services de cloud-logiciel génère une empreinte économique
significative dans le pays, qui pourrait également bénéficier à l’Union européenne si elle parvenait
à accroître sa part de marché dans ce domaine. Les achats des entreprises européennes de services
de cloud-logiciel aux États-Unis génèrent une empreinte économique directe (l’activité des entreprises
informatiques produisant ces services de cloud-logiciel), mais également indirecte (l’activité générée
par leurs dépenses) et induite (l’activité générée par la consommation de leurs salariés), qui a été estimée
à l’aide du Modèle d’Impact d’Asterès (MIA). Les achats par les entreprises européennes de services de
cloud-logiciel aux États-Unis génèrent, pour l’économie américaine, une empreinte totale estimée à 1,9
million d’emplois. Si l’Union européenne parvenait, en 2035, à produire 15 % des services de cloud-
logiciel qu’elle achète actuellement aux États-Unis, il en résulterait 463 000 emplois supplémentaires
dans l’Union européenne. La hausse rapide des prix des services de cloud-logiciel pourrait conduire
dans 10 ans à une amélioration du solde de la balance courante des États-Unis de 421 milliards d’euros.
Le développement du secteur des services numériques en Europe pourrait conduire à un gain total
de productivité de 1,2 %. Si la productivité relative au reste de l’économie du secteur des services
numériques européen se rapprochait du niveau américain, il en résulterait un gain global de productivité
pour l’ensemble de l’économie européenne. Le sujet des gains de productivité liés au développement du
numérique appelle cependant à être creusé : le rapport Draghi conclut à une compétitivité de l’économie
américaine supérieure à celle de l’Union européenne du fait de l’excellence américaine dans le
numérique, mais d’autres statistiques tempèrent ce résultat. Plus largement, quatre principales questions
devraient faire l’objet de travaux approfondis : la nécessité d’obtenir des données plus fiables concernant
les échanges de services informatiques, les impacts géopolitiques de la dépendance européenne, l’impact
des hausses de prix des services de cloud-logiciel sur la santé des entreprises utilisatrices et les effets du
développement du secteur du numérique sur la compétitivité relative des économies.
La présente étude vise à quantifier l’impact économique des achats de services de cloud et de
logiciels des entreprises européennes aux États-Unis. L’avance prise par les États-Unis dans le
domaine du numérique implique que les entreprises européennes achètent de grandes quantités de
services de cloud- logiciel aux États-Unis. La présente étude vise d’une part à estimer les montants
concernés et d’autre part à analyser leurs impacts économiques tant aux États-Unis que dans l’Union
européenne. Sur ce sujet très spécifique, où les données macro-économiques sont rares et parcellaires,
Asterès a eu recours à des entretiens dont les conclusions ont été mises à l’épreuve en les comparant à la
taille du marché du cloud-logiciel à l’échelle européenne et mondiale.
Asterès estime que les achats annuels de services de cloud-logiciel des entreprises de l’Union
européenne qui bénéficient à l’économie américaine s’élèvent à 264 milliards d’euros. Les données
qui devraient théoriquement être mobilisées sont soit des données commerciales (importations de
services informatiques) soit des données financières issues des revenus d’investissements directs
étrangers (ou IDE, dans le cas où ces services sont produits localement par des filiales américaines et
leurs profits rapatriés ensuite dans le pays d’origine). Cependant, les données commerciales sont
difficiles à utiliser, notamment du fait du poids écrasant de l’Irlande dans les flux, et les données de profits
d’IDE sont trop imprécises et parcellaires pour être utilisables. Asterès a donc eu recours à des entretiens
avec six Chiefs Information Officers (CIO) de grandes entreprises pour estimer leurs dépenses de
services de cloud-logiciel (environ 2,2 % du chiffre d’affaires), la part adressée à des entreprises
américaines (83 %) et la part de la valeur créée sur le territoire américain (80 %). Le montant obtenu par
la méthode des entretiens est conforté par la taille du marché européen du secteur du cloud-logiciel.
Le poids des États-Unis dans les services de cloud-logiciel génère une empreinte économique
significative dans le pays, qui pourrait également bénéficier à l’Union européenne si elle parvenait
à accroître sa part de marché dans ce domaine. Les achats des entreprises européennes de services
de cloud-logiciel aux États-Unis génèrent une empreinte économique directe (l’activité des entreprises
informatiques produisant ces services de cloud-logiciel), mais également indirecte (l’activité générée
par leurs dépenses) et induite (l’activité générée par la consommation de leurs salariés), qui a été estimée
à l’aide du Modèle d’Impact d’Asterès (MIA). Les achats par les entreprises européennes de services de
cloud-logiciel aux États-Unis génèrent, pour l’économie américaine, une empreinte totale estimée à 1,9
million d’emplois. Si l’Union européenne parvenait, en 2035, à produire 15 % des services de cloud-
logiciel qu’elle achète actuellement aux États-Unis, il en résulterait 463 000 emplois supplémentaires
dans l’Union européenne. La hausse rapide des prix des services de cloud-logiciel pourrait conduire
dans 10 ans à une amélioration du solde de la balance courante des États-Unis de 421 milliards d’euros.
Le développement du secteur des services numériques en Europe pourrait conduire à un gain total
de productivité de 1,2 %. Si la productivité relative au reste de l’économie du secteur des services
numériques européen se rapprochait du niveau américain, il en résulterait un gain global de productivité
pour l’ensemble de l’économie européenne. Le sujet des gains de productivité liés au développement du
numérique appelle cependant à être creusé : le rapport Draghi conclut à une compétitivité de l’économie
américaine supérieure à celle de l’Union européenne du fait de l’excellence américaine dans le
numérique, mais d’autres statistiques tempèrent ce résultat. Plus largement, quatre principales questions
devraient faire l’objet de travaux approfondis : la nécessité d’obtenir des données plus fiables concernant
les échanges de services informatiques, les impacts géopolitiques de la dépendance européenne, l’impact
des hausses de prix des services de cloud-logiciel sur la santé des entreprises utilisatrices et les effets du
développement du secteur du numérique sur la compétitivité relative des économies.