La fin de la propriété n’est pas pour demain
Auto-partage, vélos en libre service, streaming musical, vidéos à la demande, logiciels libres, location d’objets, covoiturage, hébergement entre particuliers : le partage semble prendre le pas sur la propriété. La tendance est lourde et soutenue par les économies de coût réalisées (mutualiser plutôt que de posséder) et par les enjeux du développement durable (optimiser plutôt que de sous-utiliser). Du transport à la culture en passant par les tondeuses à gazon et les logiciels, l’homo economicus du XXIème siècle n’en aurait que faire de posséder tant qu’il peut utiliser. La vague de fin de la propriété serait lancée, au grand bonheur posthume de Proudhon qui verrait enfin la société en terminer avec ce « vol » permanent. Au grand bonheur aussi d’un Rousseau qui condamnait le premier ayant posé un enclos et déclaré « ceci est à moi ».
Si la musique, les voitures, les logiciels ou les vélos sont de plus en plus partagées, il est peu probable que la vague atteigne le logement. Au contraire, il est même fort possible que les mutations actuelles renforcent l’attrait pour la propriété de l’habitat.