Hausse du prix de l’électricité : quel impact en fonction de votre abonnement ?


22 janvier 2024

Article publié le 22 janvier 2024 sur Challenges

Bruno Le Maire a annoncé dimanche une hausse de près de 10 % du prix de l’électricité à partir du 1er février prochain mais certains Français verront leur facture augmenter plus tard.

C’est un sujet jugé suffisamment important pour que le numéro deux du gouvernement l’annonce lui-même sur le plateau du journal télévisé parmi les plus regardés d’Europe. Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances, a annoncé dimanche 21 janvier une forte hausse du prix de l’électricité, réduisant ainsi le pouvoir d’achat de millions de ménages.

Selon le ministre, cette augmentation de la facture d’électricité de l’ordre de 10 % va commencer à compter du 1er février. Dans les faits, cela va dépendre de l’abonnement avec votre fournisseur d’électricité. Grâce à cette hausse, le gouvernement espère un gain de six milliards d’euros au cours de l’année.

Quand votre facture d’électricité va-t-elle augmenter ?
La France compte environ une quarantaine de fournisseurs d’électricité dont EDF, le leader du marché avec près de 23 millions de clients. Mais il existe également TotalEnergies, MintEnergie ou encore Alpiq qui se répartissent le reste des clients. Et ils n’offrent pas tous les mêmes types de contrat. Ainsi, certains s’étalent sur l’année avec un prix fixe tandis que d’autres sont variables et peuvent évoluer jusqu’à deux fois par an, en fonction du prix de l’électricité.

Ces clients voient généralement leur facture évoluer en février et en août. Les autres clients EDF connaissent pour leur part une évolution de leur facture en fonction de leur consommation au 12e mois de leur souscription.

Certains d’entre eux avec un abonnement variable vont voir leur facture augmenter dès le 1er février mais ceux avec une souscription annuelle vont voir leur facture augmenter plus tard dans l’année.

Quel est le montant de l’augmentation ?
Bruno Le Maire a annoncé que l’augmentation serait de « de 8,6 % pour les tarifs de base et de 9,8 % pour les tarifs heures pleines, heures creuses ». Cela concerne, selon le ministre, « 97 % des ménages français ».

Pour les 3 % des ménages français restant, il s’agit des abonnés au tarif Tempo d’EDF qui remplace le système des heures creuses par 300 « jours bleus », 43 « jours blancs » et 22 « jours rouges » pendant lesquels il faut limiter au maximum sa consommation électrique.

Selon le cabinet d’études Astères, cette hausse des tarifs va entraîner une augmentation de dépense annuelle de « 74 euros à 120 euros selon le niveau de vie des ménages ». Cela représente en moyenne une évolution annuelle de « 93 euros par ménage et une perte de pouvoir d’achat de 0.2 % ».

Pourquoi la facture va de nouveau augmenter en février 2025 ?
Il s’agit d’une augmentation attendue, et ce, bien que le prix de l’électricité baisse. Cette augmentation de la facture s’explique par le réajustement de l’une des trois taxes spécifiques à l’électricité, en plus de la TVA, la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TIFCE). Cette dernière avait été réduite à un euro le mégawattheure pendant la période désormais révolue du « quoi qu’il en coûte ».

L’Etat a payé environ 37 % de la facture d’électricité des Français pour un coût d’environ 9 milliards d’euros pour les caisses publiques, selon Bercy. Cette taxe retrouve donc progressivement son niveau d’avant la crise sanitaire et va de nouveau augmenter en février 2025 pour retrouver « sa situation avant le bouclier tarifaire », selon Bruno Le Maire.

Les professionnels du secteur en colère
Mais cette hausse n’est pas du goût des professionnels de l’électricité qui ont réagi à travers l’Union française de l’électricité (UFE). « Le redressement des comptes publics est un impératif. En revanche, rappelons que la fiscalité de l’électricité est particulièrement élevée au regard de son poids dans les émissions nationales de gaz à effet de serre, a fait savoir l’association qui revendique regrouper plus de 500 entreprises de secteur (…) Une augmentation plus importante sur les tarifs HP/HC va à l’encontre de l’intérêt du système dans son ensemble. Un meilleur accompagnement et ciblage des ménages modestes et très modestes sont nécessaires pour leur permettre de faire face à leur facture d’énergie et les accompagner dans la transition énergétique. »

Une recommandation qui va dans le sens des chiffres du cabinet Asterès pour qui les 10 % des ménages aux plus faibles revenus vont connaître à partir du 1er février « une perte de pouvoir d’achat de 0.6 %, contre une perte limitée à 0.1 % pour les 10 % les plus aisés ». Pour ces ménages, il leur est encore possible de recevoir le chèque énergie mis en place depuis 2018. Ce dernier est reconduit pour l’année 2024 mais Bercy n’a pas encore communiqué sur ses modalités. L’année dernière, il avait aidé près de six millions de ménages aux revenus modestes.

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