Alerte éco – La France toujours dans son modèle de (non-)croissance
Le 23 septembre, l’Insee a publié les résultats détaillés des comptes nationaux du T2 2014.
La non-croissance française au T2 2014 s’explique par la baisse de l’investissement et l’atonie des exportations, compensées par la consommation intérieure. Les discours sur la politique de l’offre restent à ce jour des mots et bientôt deux ans après le lancement du CICE, le modèle économique français n’a pas changé.
La demande intérieure française est à la fois supérieure à l’offre (d’où le déficit commercial) et déséquilibrée : trop peu d’investissement et trop de consommation.
Le déséquilibre offre-demande s’est accentué : le déficit commercial s’est creusé et a contribué négativement au PIB (de -0,1 point). Les importations ont en effet augmenté de 0,4% quand les exportations augmentaient seulement de 0,1%. La production des entreprises française a reculée de 0,1% au T2. La baisse mortifère du taux de marge des entreprises continue : malgré la mise en place du CICE il recule de 0,5 points, à 29,3%.
Le déséquilibre investissement-consommation s’est lui aussi renforcé. L’investissement total a reculé de 1,1% et celui des entreprises non-financières de 0,7% (alors que le stock de capital productif par habitant est de 1 500€ contre 2 300€ en Allemagne).
Dans le même temps, la consommation des ménages a augmentée de 0,4%, tout comme celle des administrations. La hausse de la consommation des ménages est tirée par une hausse du pouvoir d’achat (+0,5%) supportée par une augmentation des prestations sociales (+0,3%) et une hausse de la masse salariale (+0,5%).
Les espoirs de mise en œuvre d’une politique économique lisible et efficace s’estompent.
La politique économique à mener est connue : relance de l’investissement au niveau européen, politique de l’offre au niveau français.
En Europe, les volontés conjuguées de Mario Draghi et de Jean-Claude Juncker laissent espérer la mise en place d’un plan ambitieux d’investissement.
En France, les discours de principes mais sans annonces du Président et du Premier ministre laissent tristement croire à l’inaction. Le gouvernement table uniquement sur les effets d’un pacte de responsabilité qui tarde à être mis en œuvre. La reforme du marché du travail est oubliée, un signe fort sur les seuils sociaux serait à ce titre bienvenu. Le tant espéré choc de simplification a, lui, disparu des radars.
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