Alerte éco – La croissance trop faible pour stabiliser la dette


Alerte éco dette
30 septembre 2014

Le 30 septembre l’Insee a publié les chiffres de la dette au sens de Maastricht.

Au T2 2014, la dette publique s’élève à 95,1% du PIB, portée par la hausse de la dette de l’Etat quand les collectivités et la Sécurité sociale ont réduit leur endettement.

– Au cours du T2 2014, la dette publique au sens de Maastricht augmente de 28,7 Mds €, soit 1,1 point de PIB, pour s’établir à 2 023,7 Mds €.

– La dette de l’Etat, qui représente 80% de la dette publique, augmente de 2% sur le trimestre. La dette de la Sécurité sociale (11% de la dette totale) baisse de 2% et celle des collectivités locales (9% du total) de 1%.

Le niveau d’endettement atteint (95,1% PIB) reste inférieur à nos voisins d’Europe du Sud (135% pour l’Italie et 100% pour l’Espagne) mais supérieur à l’Allemagne (76% du PIB).

– La dette publique crée un effet d’éviction sur le financement des entreprises, dans un contexte où l’investissement est trop faible pour permettre une reprise de l’activité.

– Avec un taux nominal OAT de 1,3% à 10 ans, une inflation de 0,4%, et une croissance de 0,4%, le taux réel des emprunts publics est supérieur à la croissance : la dette augmente mécaniquement.

– La réduction des déficits publics doit permettre de recréer une marge de manœuvre budgétaire pour investir dans les infrastructures et l’éducation, racheter des rentes, former les demandeurs d’emploi, etc.

Dans son discours de politique générale, le Premier ministre avait annoncé que les objectifs de réduction des déficits ne seraient pas tenus afin de lutter contre le risque de déflation. L’excuse est peu crédible.

– Economiquement, la déflation est une menace si elle est suffisamment marquée pour retarder la consommation des ménages (qui attendent la baisse des prix pour acheter). Avec une inflation de 0,4% en rythme annuel au mois d’août, cela n’est pas d’actualité.

– L’augmentation de la dette publique n’est pas une politique économique délibérée mais l’échec d’une méthode : augmentation de la fiscalité (à 45% du PIB) et rabotage des dépenses.

– La hausse de la fiscalité étouffe les acteurs économiques quand le rabotage ne permet pas une franche réduction des dépenses. Le gouvernement s’est fixé un objectif de réduction de 50 Mds € de la dépense publique d’ici 2017. La redéfinition des missions de l’Etat est indispensable pour y parvenir.