Alerte éco – A quand les réformes structurelles ?


Alerte éco emploi
24 octobre 2014

Le 24 octobre, la Dares a publié le nombre de demandeurs d’emploi au mois de septembre 2014.

En septembre 2014, le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté dans toutes les catégories, portant à 6,1 millions le nombre total d’inscrits à Pôle Emploi.

– La catégorie « principale », recouvrant les demandeurs d’emploi n’ayant pas travaillé au cours du mois (catégorie A) concentre 3,4 millions de personnes, en hausse de 4,3% sur un an.

– Le nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans, seul segment en baisse lors des mois précédents, repart à la hausse en septembre (+0,4%).

La hausse du nombre de demandeurs d’emploi est liée à l’atonie de la conjoncture et à l’absence de réformes structurelles.

– Au premier semestre 2014, la croissance du PIB a été de 0,0%. La stagnation de la production, conséquence de la faible demande de produits français, ne permet pas une baisse de la part conjoncturelle du taux de chômage (estimée à 2 points sur 10,2%).

– L’absence de réformes structurelles du marché du travail (seuils sociaux, formation continue, contrats de travail plus flexibles) bride les créations d’emplois dans les secteurs porteurs, qui ne peuvent compenser les destructions dans les secteurs qui souffrent. Les sorties de Pôle Emploi en catégories A, B et C ont baissé de 9,6% en septembre quand les entrées augmentaient de 1,6%.

Les annonces des décideurs publics vont dans le bon sens : une relance conjoncturelle au niveau européen, des réformes structurelles au niveau national.

– La politique expansionniste de la BCE a permis une baisse de l’euro sur les marchés de change, ce qui améliore la compétitivité-prix des produits de la zone euro. L’annonce par Jean-Claude Juncker d’un plan d’investissement (public et privé) de 300 milliards € est positive et doit maintenant se matérialiser.

– Au niveau national, les sujets soulevés par le gouvernement vont du contrat de travail unique à la modulation des indemnités chômage et au « contrôle » des demandeurs d’emplois.

– Un contrat de travail unique, ni CDD ni CDI, permettrait de baisser la part structurelle du taux de chômage. Les droits des salariés seraient alors proportionnels au temps passé dans l’entreprise. La dégressivité des indemnités chômage pourrait avoir deux effets complémentaires : incitation à la recherche d’emploi (qui devrait avoir un impact marginal sur le taux de chômage) et incitation à se former pour des nouveaux postes (qui aura un impact plus intéressant). Le « contrôle » des demandeurs d’emploi peut s’apparenter à une politique d’incitation (à chercher ou à se former) ou à une simple politique du chiffre (l’objectif étant de radier pour réduire le nombre d’inscrits à Pôle Emploi).

– La volonté de faire bouger les lignes en abordant ces sujets est positive. Cependant, le gouvernement continue à faire preuve d’incapacité à matérialiser ces discours en mesures concrètes.