Le care : une contribution majeure à l’économie française
RÉSUMÉ EXÉCUTIF
En France en 2019, dernière année complète avant la crise sanitaire, les acteurs du care représentaient 7% du PIB et 9% des emplois, soit 170 Mds€ de contribution nette, 390 Mds€ de production et 2,5 millions d’emplois en équivalent temps plein. Le care est donc le 3ème secteur (au sens de la Nomenclature d’activité française au niveau A21) en termes de contribution nette, de production et d’emplois, derrière l’industrie manufacturière et le commerce. Le secteur du care est ici défini comme l’ensemble des acteurs spécialisés dans la santé humaine et intègre par exemple les professions non-réglementées (comme les psychothérapeutes ou les ostéopathes), les financeurs du système de santé (la Sécurité Sociale et les organismes complémentaires), les administrations (les ARS et le ministère de la Santé) ou encore les entreprises prestataires spécialisées en santé (Qare). L’étude exclut la santé animale et les acteurs qui agissent indirectement sur la santé (comme l’alimentaire ou le sport). Enfin, l’évaluation du poids socio-économique du care ne prend pas en compte les effets d’entrainement sur le reste de l’économie mais seulement la valeur logée directement chez les acteurs du care.
Le care peut être divisé en quatre grands secteurs : les soins, les médicaments et dispositifs médicaux, les financeurs, administrations et organismes de formation et enfin les prestataires spécialisés en santé.
- Les soins et la recherche publique associée dégagent la plus forte contribution nette, la plus forte production et emploient le plus grand nombre de salariés du care. Ce secteur est composé des soins hospitaliers, de la recherche hospitalière et publique et des soins de ville. La recherche publique est ici traitée conjointement avec les soins hospitaliers publics du fait de leur proximité, notamment au sein des établissements comme l’Institut Pasteur ou l’Institut Curie. Ce secteur est très intensif en main d’œuvre et assume des dépenses élevées en consommations intermédiaires (frais d’hôtellerie, matériels et consommables notamment). Le secteur emploie 1,8 million de personnes (ETP) et dégage annuellement 116 Mds€ de contribution nette, soit davantage que le secteur de la construction, pour 199 Mds€ de production. La bonne place de la France dans certains essais cliniques (comme les CAR-T) et la réputation mondiale de plusieurs centres de recherche ou hôpitaux (Inserm, Institut Gustave Roussy) assure une connexion entre les avancées académiques et les soins. Les entreprises privées (Elsan pour les cliniques ou Point Vision pour l’optique) stimulent l’innovation organisationnelle (coopération et délégation de tâches entre les soignants) et technologique (téléexpertise, suivi numérique).
La fabrication et la commercialisation de médicaments et de dispositifs médicaux (DM) ainsi que la recherche privée associée représentent le deuxième secteur du care en terme de contribution nette et de production, mais emploient relativement peu. Regroupement des industriels et des commerçants, ce secteur a une forte productivité. La R&D menée par les laboratoires pharmaceutiques et les producteurs de dispositifs médicaux étant intrinséquement liée à leurs activités de production, Asterès a fait le choix de les présenter ensemble. Avec 41 Mds€ de contribution nette, soit autant que le secteur immobilier, 161 Mds€ de production et 368 000 employés (ETP), les médicaments et dispositifs médicaux constituent le deuxième cercle concentrique du care: les acteurs ne sont pas en contact avec les patients mais fournissent le matériel indispensable aux soins. Ces acteurs inventent, développent, produisent puis distribuent les innovations qui révolutionnent la prise en charge (via par exemple les thérapies cellulaires et géniques, l’immunothérapie ou encore la télésurveillance ou les robots chirurgicaux).
- Les acteurs du financement, de la régulation de l’offre de soins et de la formation en santé constituent le troisième secteur employeur. Avec 277 120 emplois (ETP), 12 Mds€ de contribution nette, soit environ celle de l’ensemble du secteur des arts, des spectacles et des activités récréatives et 25 Mds€ de production, ce secteur joue un rôle clef pour le bon fonctionnement du care mais a une force économique inférieure aux deux premiers. Le modèle français de financement de la santé, avec un remboursement mixte Sécurité Sociale et organismes complémentaires d’assurance maladie, assure un reste à charge particulièrement bas pour les patients et un accès relativement large à l’innovation thérapeutique. Les acteurs publics jouent un rôle central pour créer un environnement favorable au déploiement de l’innovation via les évaluations de la HAS, la fixation des prix, le financement des soins ou encore la formation du personnel.
- Les prestataires spécialisés dans la santé portent une contribution nette, une production et des emplois modestes au regard de l’ensemble du care. Le secteur recouvre l’ensemble des entreprises qui fournissent des services spécialement destinés aux acteurs de la santé et affiche une contribution nette de 1 Md€, une production de 5 Mds€, soit davantage que l’ensemble de l’activité des industries extractives en France, et emploie 27 320 personnes. Les acteurs majeurs de la tech (Vite ma dose, Qare) optimisent considérablement le marché et le temps des acteurs, les fonds d’investissement spécialisés (Bio Mérieux Equity Partners) et les incubateurs (Agoranov, Paris biotech santé) permettent la croissance des projets prometteurs, quand nombre d’acteurs proposent des services spécifiques (cabinets de conseil spécialisés en santé, vêtements innovants, outils de prévention). Le foisonnement d’initiatives privées stimule de toute part le système de santé et porte les acteurs traditionnels.
Le cabinet ASTERES a été mandaté par les acteurs de la French Care pour travailler sur l’impact socio-économique du soin en France. Les économistes d’ASTERES ont bénéficié d’une totale indépendance dans la conduite de cette étude. Les sources de l’ensemble des données utilisées sont disponibles dans l’étude.
RÉSUMÉ EXÉCUTIF
En France en 2019, dernière année complète avant la crise sanitaire, les acteurs du care représentaient 7% du PIB et 9% des emplois, soit 170 Mds€ de contribution nette, 390 Mds€ de production et 2,5 millions d’emplois en équivalent temps plein. Le care est donc le 3ème secteur (au sens de la Nomenclature d’activité française au niveau A21) en termes de contribution nette, de production et d’emplois, derrière l’industrie manufacturière et le commerce. Le secteur du care est ici défini comme l’ensemble des acteurs spécialisés dans la santé humaine et intègre par exemple les professions non-réglementées (comme les psychothérapeutes ou les ostéopathes), les financeurs du système de santé (la Sécurité Sociale et les organismes complémentaires), les administrations (les ARS et le ministère de la Santé) ou encore les entreprises prestataires spécialisées en santé (Qare). L’étude exclut la santé animale et les acteurs qui agissent indirectement sur la santé (comme l’alimentaire ou le sport). Enfin, l’évaluation du poids socio-économique du care ne prend pas en compte les effets d’entrainement sur le reste de l’économie mais seulement la valeur logée directement chez les acteurs du care.
Le care peut être divisé en quatre grands secteurs : les soins, les médicaments et dispositifs médicaux, les financeurs, administrations et organismes de formation et enfin les prestataires spécialisés en santé.
- Les soins et la recherche publique associée dégagent la plus forte contribution nette, la plus forte production et emploient le plus grand nombre de salariés du care. Ce secteur est composé des soins hospitaliers, de la recherche hospitalière et publique et des soins de ville. La recherche publique est ici traitée conjointement avec les soins hospitaliers publics du fait de leur proximité, notamment au sein des établissements comme l’Institut Pasteur ou l’Institut Curie. Ce secteur est très intensif en main d’œuvre et assume des dépenses élevées en consommations intermédiaires (frais d’hôtellerie, matériels et consommables notamment). Le secteur emploie 1,8 million de personnes (ETP) et dégage annuellement 116 Mds€ de contribution nette, soit davantage que le secteur de la construction, pour 199 Mds€ de production. La bonne place de la France dans certains essais cliniques (comme les CAR-T) et la réputation mondiale de plusieurs centres de recherche ou hôpitaux (Inserm, Institut Gustave Roussy) assure une connexion entre les avancées académiques et les soins. Les entreprises privées (Elsan pour les cliniques ou Point Vision pour l’optique) stimulent l’innovation organisationnelle (coopération et délégation de tâches entre les soignants) et technologique (téléexpertise, suivi numérique).
La fabrication et la commercialisation de médicaments et de dispositifs médicaux (DM) ainsi que la recherche privée associée représentent le deuxième secteur du care en terme de contribution nette et de production, mais emploient relativement peu. Regroupement des industriels et des commerçants, ce secteur a une forte productivité. La R&D menée par les laboratoires pharmaceutiques et les producteurs de dispositifs médicaux étant intrinséquement liée à leurs activités de production, Asterès a fait le choix de les présenter ensemble. Avec 41 Mds€ de contribution nette, soit autant que le secteur immobilier, 161 Mds€ de production et 368 000 employés (ETP), les médicaments et dispositifs médicaux constituent le deuxième cercle concentrique du care: les acteurs ne sont pas en contact avec les patients mais fournissent le matériel indispensable aux soins. Ces acteurs inventent, développent, produisent puis distribuent les innovations qui révolutionnent la prise en charge (via par exemple les thérapies cellulaires et géniques, l’immunothérapie ou encore la télésurveillance ou les robots chirurgicaux).
- Les acteurs du financement, de la régulation de l’offre de soins et de la formation en santé constituent le troisième secteur employeur. Avec 277 120 emplois (ETP), 12 Mds€ de contribution nette, soit environ celle de l’ensemble du secteur des arts, des spectacles et des activités récréatives et 25 Mds€ de production, ce secteur joue un rôle clef pour le bon fonctionnement du care mais a une force économique inférieure aux deux premiers. Le modèle français de financement de la santé, avec un remboursement mixte Sécurité Sociale et organismes complémentaires d’assurance maladie, assure un reste à charge particulièrement bas pour les patients et un accès relativement large à l’innovation thérapeutique. Les acteurs publics jouent un rôle central pour créer un environnement favorable au déploiement de l’innovation via les évaluations de la HAS, la fixation des prix, le financement des soins ou encore la formation du personnel.
- Les prestataires spécialisés dans la santé portent une contribution nette, une production et des emplois modestes au regard de l’ensemble du care. Le secteur recouvre l’ensemble des entreprises qui fournissent des services spécialement destinés aux acteurs de la santé et affiche une contribution nette de 1 Md€, une production de 5 Mds€, soit davantage que l’ensemble de l’activité des industries extractives en France, et emploie 27 320 personnes. Les acteurs majeurs de la tech (Vite ma dose, Qare) optimisent considérablement le marché et le temps des acteurs, les fonds d’investissement spécialisés (Bio Mérieux Equity Partners) et les incubateurs (Agoranov, Paris biotech santé) permettent la croissance des projets prometteurs, quand nombre d’acteurs proposent des services spécifiques (cabinets de conseil spécialisés en santé, vêtements innovants, outils de prévention). Le foisonnement d’initiatives privées stimule de toute part le système de santé et porte les acteurs traditionnels.
Le cabinet ASTERES a été mandaté par les acteurs de la French Care pour travailler sur l’impact socio-économique du soin en France. Les économistes d’ASTERES ont bénéficié d’une totale indépendance dans la conduite de cette étude. Les sources de l’ensemble des données utilisées sont disponibles dans l’étude.