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Coupe du monde : une victoire a-t-elle un effet sur la croissance ?

Sylvain Bersinger – chef économiste
18 décembre 2022

Publié le 18 décembre 2022 par le Journal du Dimanche

Le beau parcours de l’équipe de France dans cette Coupe du monde n’entraînera pas d’embellie de l’économie nationale. Selon différents instituts, dont Rexecode, Asterès et l’Insee, plusieurs facteurs justifient cette absence d’envolée, tant de la consommation que du moral des ménages : l’hiver est une saison moins propice aux sorties, entraînant une baisse de la fréquentation des bars et des restaurants. Et l’inflation (7,1 % en 2022) encourage l’épargne plutôt que les dépenses.

« Une victoire n’aura aucun effet sur la croissance, confirmait Bruno Le Maire le 16 décembre. Cela n’avait pas été le cas non plus en 2018, ni lors de la qualification pour la finale en 2006. » Seul atout, et non le moindre, selon le ministre de l’Économie et des Finances, « la consolidation d’une fierté populaire, celle de voir la France conforter sa place de meilleure nation footballistique planétaire ».

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Le triomphe de 1998, avec le premier titre mondial remporté par les Bleus, est demeuré une exception. L’euphorie avait entraîné une hausse de la consommation de 2,4 % et un sursaut de 3 points du moral des ménages. Mais la France organisait cette année-là la compétition.

Les ventes de téléviseurs et de tireuses à bière en hausse

Depuis le début de la Coupe, la consommation est restée stable, sauf pour les téléviseurs (deux fois plus de ventes à cette période qu’habituellement, selon Fnac-Darty) et pour les tireuses à bière (+ 73 % pendant la semaine du 5 décembre). Parmi les autres produits ou services qui ont malgré tout bénéficié de l’événement, les chips et biscuits apéritifs (+ 17 % à Carrefour), ou les machines à glaçons (+ 30 %).

Les maillots de certaines équipes – France, Maroc et Argentine – ont également vu leurs ventes bondir. Parfois trop : ceux de l’Albiceleste sont en rupture de stock, son équipementier, Adidas, n’ayant pas anticipé un tel engouement. La chaîne beIN Sports, commercialisée en France par Canal+, enregistre pour sa part une hausse de ses abonnements, avec environ 500 000 nouveaux abonnés. Un score plus élevé qu’en 2018, où la chaîne en avait gagné 400 000 supplémentaires.

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