Alerte éco – Ce que le taux de chômage ne nous dit pas : le nécessaire emploi des jeunes et des seniors
Le 4 septembre ont été publiés par l’Insee les chiffres du taux de chômage au sens du BIT.
Le taux de chômage au sens du BIT s’élève en moyenne à 10,2% au T2 2014.
– La stabilisation de ce taux à un niveau élevé (après 10,1% au T1) s’explique par l’atonie de la conjoncture et l’importance du chômage structurel (de l’ordre de 9% en France).
– La stagnation (0% au T2 2014) économique de la zone euro a incité Mario Draghi à plaider pour le retour du policy mix, alliance de relance monétaire et budgétaire.
– Les pays qui respectent les critères de déficit public (comme l’Allemagne, en excédent) pourraient financer des investissements publics. Le sujet devrait être abordé lors du sommet européen demandé par François Hollande sur la croissance et les déficits.
– Le recul de la partie structurelle du chômage passe par des réformes connues : la suppression ou le lissage des seuils sociaux, la flexibilisation des embauches et des licenciements, la déréglementation de certaines professions.
La récente polémique suite aux propos du Ministre du travail, François Rebsamen, invite à un éclairage statistique précis.
– Le contrôle des actes de recherche d’emploi peut avoir un impact positif comme incitation. Cela peut aussi constituer une simple politique statistique de radiation, qui n’aurait aucun effet économique.
– Le « halo » du chômage est composé des personnes en recherche d’emploi mais non-comptabilisées dans le taux de chômage. En France, le nombre de demandeurs d’emploi toutes catégories s’élève à 5,7 millions.
Le détail des taux d’emploi et des taux d’activité par classe d’âge apporte une autre information : si l’on travaille au milieu de sa vie, on commence trop tard et on finit trop tôt.
– Le taux d’emploi des 15-24 ans est de seulement 29% et celui des 50-64 ans de 58%. Ces taux s’expliquent par la faiblesse des taux d’activité (37% et 54%) quand la part de la population au chômage est faible (8% et 4%).
– L’alternance peut permettre d’entrer en activité plus tôt et la formation continue d’en sortir plus tard. Les politiques de l’emploi doivent regarder plus loin que le taux de chômage et faire de la hausse du taux d’activité des jeunes et des plus de 50 ans un objectif.