Les Echos – La France de demain existe déjà chez nos voisins


26 janvier 2015

Un article de Daniel Fortin, rédacteur en chef des Echos, sur la publication du dernier livre de Nicolas Bouzou, « Pourquoi la lucidité habite à l’étranger ? ». Lire l’article sur le site des Echos.

Comment les autres pays européens s’y sont-ils pris pour conduire les réformes que la France n’a pas faites ?

C’est avant tout l’histoire d’un coup de fatigue. D’un ras-le-bol du débat français circonscrit à la petite sphère parisienne dont il fait intimement partie. Nicolas Bouzou, économiste et chroniqueur dans les médias, a donc pris son baluchon pour s’offrir un tour d’Europe. Une manière de respirer. D’aller voir comment « ils » ont fait, nos voisins européens. Une façon surtout de s’éloigner de la France, de la regarder sous un angle neuf. Extraits.

La lucidité des Français : « Les Français savent qu’ils n’ont pas fait les réformes qu’ils auraient dû faire, et ils savent lesquelles ils devront faire un jour s’ils veulent conserver leur niveau de vie (et ils le veulent). Mais Cette nécessité de se remettre en cohérence avec un monde en mutation est refoulée dans leur inconscient. Ce refoulement se traduit par un masochisme qui consiste à aimer s’entendre dire qu’il faut réduire les dépenses publiques, flexibiliser le marché du travail, remettre la compétitivité des entreprises au coeur des politiques publiques… tout en votant systématiquement pour des gouvernements qui promettent le contraire. »

La Grèce, quand même : « On est frappé par tout ce que tous les Grecs, sous l’impulsion de leurs gouvernements, ont réussi à faire ces dernières années. Les entreprises sont plus compétitives, les règles du marché du travail ont été assouplies et l’Etat a commencé à se réformer… La crise a appauvri les Grecs, mais la Grèce n’est pas un pays pauvre. Le niveau de vie est retombé à son niveau des années 2000, mais, depuis le début des années 1980, le PIB par habitant aura finalement augmenté, crise comprise, de 20  %. »

L’Europe, notre avenir : «  Le jeu est plus ouvert qu’on ne le croit. L’Europe peut encore être le continent de référence du XXIe siècle si elle corrige ses défauts de fonctionnement comme l’euro et si elle tourne ses valeurs en force. L’Europe est le seul continent qui puisse être celui de l’innovation raisonnée, de la techno-dolce vita, de l’aventure prudente… et de la tempérance. L’affirmation de ces valeurs devrait susciter des réactions psychologiques positives dans une France qui a besoin de s’ouvrir intellectuellement et de se projeter dans l’avenir.  »

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