Alerte éco – La stagnation de la consommation est une bonne nouvelle


Alerte éco
31 mars 2015

L’Insee a publié ce mardi 31 mars la consommation des ménages au mois de Février 2015.

En février 2015, les dépenses de consommation des ménages sont stables (+0,1% par rapport à janvier 2015). Sur un an, en revanche, la consommation des ménages est en hausse dynamique (+3,0% par rapport à février 2014).

–  Les variations de consommation des ménages en février 2015 sont à mettre en lien direct avec les déterminants de leur pouvoir d’achat. Le principal facteur est actuellement, sans surprise, le prix du pétrole. A la pompe, les prix ont reculé de 11% entre février 2015 et février 2014, mais viennent de connaître une hausse de 5% entre février 2015 et janvier 2015. Le gain de pouvoir d’achat permis par la baisse des dépenses de transport et de chauffage s’est matérialisé en hausse de la consommation sur un an. Seulement, les prix ayant a priori touchés un plancher, la baisse n’a plus d’effet sur le pouvoir d’achat au mois le mois.

–  Plus globalement, la faiblesse de l’inflation a un effet positif sur le pouvoir d’achat des ménages. En février 2015, l’inflation était de +0,7% sur un mois et de -0,3% sur un an. Ces variations étant mineures, un impact est constaté sur le pouvoir d’achat mais pas sur la propension directe à consommer (la baisse/hausse des prix n’incite pas à retarder/avancer ses achats pour l’instant, hormis dans l’immobilier).

–  La baisse des cours du pétrole et la faiblesse de l’inflation compensent pour les ménages la modération des revenus nominaux. Au 4ème trimestre 2014, le salaire mensuel de base n’a augmenté que de 0,2% par rapport au 3ème trimestre et de 1,5% sur un an. Ce sont les taux les plus faibles depuis l’an 2000. Parallèlement, le gel des pensions retraites jusqu’au 1er octobre 2015 étend la modération des revenus par-delà les actifs.

–  Baisse des prix du pétrole et faiblesse de l’inflation contre modération salariale et des prestations sociales, le pouvoir d’achat des Français a soutenu une hausse de la consommation des ménages sur un an. Au mois de Février, les facteurs d’enrichissement relatif (pétrole et inflation) se sont retournés (hausse des prix à la pompe et reprise haussière des prix sur un mois), expliquant la stagnation de la consommation des ménages.

Le gouvernement poursuit, à juste titre, une « politique de l’offre » visant à restaurer les capacités des entreprises à investir et embaucher, à limiter la demande intérieure et à favoriser les exportations pour rétablir une balance commerciale largement déficitaire (- 10 milliards € au 4ème trimestre 2014). Le constat de gouvernement était juste : la France doit consommer moins et produire plus. La modération de la consommation de Février est donc bienvenue pour poursuivre l’objectif d’une politique de l’offre.

–  Les bienfaits économiques d’une hausse de la consommation des ménages sont ambivalents. Dans tous les cas, la consommation des ménages a un impact positif sur l’économie résidentielle : quel que soit le produit consommé, acheter un bien nourrit le commerce de détail, le commerce de gros, l’industrie du transport.

–  Cependant, l’impact sur l’économie productive du pays, et sur la balance commerciale, dépend du type de biens consommés. Lorsqu’il s’agit d’un bien majoritairement produit à l’étranger, la consommation des ménages permet surtout de relancer l’économie des partenaires commerciaux. Vu la structure actuelle de l’économie française et les efforts de compétitivité réalisés par ses voisins d’Europe du sud, il y a à craindre qu’une hausse de la consommation des ménages Français se traduisent par une hausse de la production d’autres économies européennes. En France, les prévisions d’Asterès tablent sur une croissance de 1,1% en 2015.

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