Alerte éco – Encore des mots, toujours des mots…


Alerte éco
7 novembre 2014

Le 6 octobre, François Hollande est intervenu sur TF1, notre analyse.

Dans un contexte de croissance nulle (0% au T1 et T2 2014) et de taux de chômage élevé (10,2% au T2), l’entretien de François Hollande avec plusieurs de ses compatriotes a pêché par deux écueils : une absence de vision globale et un manque d’annonces.

– La politique économique de François Hollande porte encore et toujours le sceau de l’incohérence : choc de simplification d’une part, compte pénibilité de l’autre, baisse des charges d’un côté, injonctions à embaucher de l’autre. Cette incohérence accentue le manque de crédibilité de la politique économique du gouvernement.

– La volonté permanente de synthèse empêche toujours, malgré les départs d’Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Aurélie Filippetti, d’assumer une politique de l’offre. Le Président a évité les questions structurelles clefs que sont la levée des seuils sociaux et la mise en place d’un contrat unique (entre CDD et CDI).

– La politique économique du gouvernement continue de se concentrer exclusivement dans le pacte de responsabilité et les emplois aidés. La seule annonce économique du Président a été la création d’emplois aidés pour les seniors et au sujet de la croissance verte.

– Une autre annonce, dont on peut espérer qu’elle ne sera pas mise en place « La formation doit aller en priorité aux seniors ». S’il est nécessaire de former les seniors, la priorité doit aller à ceux dont la vie professionnelle est encore longue, c’est une question de productivité de la dépense publique.

Le plus triste dans l’intervention de François Hollande est qu’il connaît les blocages mais refuse d’agir.

– Trois sujets clefs sont venus sur la table pour repartir aussi vite : la simplification, les seuils sociaux et le dialogue social. Aucune annonce n’a suivie.

– Le problème majeur de la politique économique du gouvernement est la méthode poursuivie. Méthode dans laquelle s’obstine François Hollande. Le Président refuse de trancher dès que le sujet est majeur et s’en remet au dialogue social (seuils, contrat unique) qui accouche d’une souris ou à une commission (choc de simplification) dont les fruits tardent à porter.

– Le mot de Clémenceau est connu « Quand vous voulez enterrer un problème, créez une commission. » Hormis le coût du travail, cela fait deux ans et demi que le gouvernement enterre les soucis. La fosse est pleine.